Analysons les comparaisons en CO2 pour le train et l’avion

Le 12.12.2022

En 2018, on estimait que l’empreinte carbone moyen d’un(e) français(e) s’élevait à environ 11 tonnes de CO2/an. L’objectif fixé avec l’Accord de Paris est d’atteindre les 2 tonnes de CO2 par personne et par an, soit l’équivalent d’une baisse de quasiment 80%. C’est objectif est à respecter impérativement pour ne pas dépasser un réchauffement climatique de +2 °C en 2100, au risque de subir des dommages irréversibles.
Les activités humaines génèrent des rejets massifs de Gaz à Effets de Serre, qui ajoutés à l’effet de serre naturel, empêchent l’évacuation de la chaleur de la Terre et augmentent considérablement le réchauffement climatique.

Une analyse sur plusieurs points

C’est toujours plus concret lorsque c’est chiffré

Pour se donner une idée plutôt globale, à partir des données françaises on estime l’émission de CO2e par km et par passager :
- à 0,152 kg pour un vol long-courrier
- à 0,187 kg pour un vol moyen courrier
- et de 0,258 kg pour un vol court-courrier
En effet, c’est au décollage et à l’atterrissage que sont enregistrés les plus grosses émissions de polluants et de CO2 (comme tous les autres types de transport).
On constate donc un grand écart avec le train qui enregistre une moyenne d’émission de 3 g CO2e/km. Selon un bilan de 2019 du réseau de transport d'électricités, un TGV rejette en moyenne 1,7g par km.

C'est entre 82g et 107g par km pour une voiture qui n'est pas électrique, en fonction des modèles.
Passons à présent à des exemples concrets d’émissions de carbone en avion et train sur des trajets très régulièrement empruntés.

Les données ci-dessous sont données par trajet aller simple et pour une seule personne uniquement. Elles ont aussi été arrondi et proviennent tout du même site, les distances elles sont estimées à vol d’oiseau.
- Paris / Toulouse est actuellement la ligne européenne la plus empruntée. Elle est séparée par 587 km, ce qui équivaut à 167,3kg de CO2 et 8,2kg pour les déplacements en train. Un aller simple en avion représente le même emprunt de carbone émit que pour l’envoi de 836,5 mails.

- Le trajet Nice / Lille émet l’impressionnant nombre de 237,4 kg de CO2 en avion contre 11,7kg en train pour une distance de 833 kilomètres. Selon l’ADEME en 2018, qu’un kilo de viande de boeuf représente 27kg de CO2. Un aller simple de ce trajet représenterait environ l’emprunt de carbone émit pour 9kg de viande ! (243kg)

Les éléments peu pris en compte qui pourraient faire revoir la donne

Beaucoup de rapport chiffrés et de calculs oublient de tenir compte des émissions pour produire l’énergie nécessaires à l’utilisation des transports. Selon le dernier rapport du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), 15% des émissions mondiales de CO2 proviennent directement du secteur des transports.
Les calculs s’alourdissent rapidement si on y inclut les émissions indirectes : la production d'énergie et les constructions des infrastructures (les rails par exemple).
En effet, l'artificialisation des sols et la destruction de zones humides empêchent la captation du CO2 par ces puits а carbone. Toujours selon le résumé technique du GIEC, 70% des émissions sont issues des transports routiers, 12% de l'aviation, 11% des transports maritimes, et 1% des transports ferroviaires.
Comme dis précédemment, une grande majorité des chiffres donnés par les sites et les comparateurs ne rentre pas dans les détails et n’étudient les émissions de carbones uniquement émises lors des trajets. Donc même s’ils ne peuvent pas toujours rentrer dans les détails et prendre en considération comme : le type d’appareil, le taux d’occupation, l’énergie requise pour la construction des infrastructures, ils donnent un ordre d’idée de la différence d’impact environnemental entre le train et l’avion.
Pour le train, la construction de rails nécessaire à tous les déplacements a émis des milliers de milliers de kg de CO2 qui sont actuellement difficilement estimables. Pour l’avion on parlera des chemtrails, vous savez ce sont ces lignes blanche relâchées par l’avion. Les traînées sont essentiellement constituées de vapeur d’eau, de carbone et autres résidus issus de la combustion du carburant dans les moteurs d’avion.

Ces détails peuvent jouer gros sur la différence de CO2 des trajets en avion et train, mais il reste très compliqué de les prendre tous en compte.
Cependant ces données pourraient remettre en question ces chiffres qui sont très souvent enjolivés pour les trajets en train, et donc faire revoir l’aspect de l’avion comme étant LE mode de transport le plus polluant.
Le chantier du trajet ferroviaire Lyon-Turin, ne devrait pas mettre moins de 12ans a devenir « carbone positif » et donc amortir son taux d’émission de CO2. Cela signifiera que les émissions de carbones évitées grâce à la création de cette ligne seront enfin supérieures aux émissions générées par sa conception, son exploitation et sa maintenance.

L’exemple de cette ligne permet de pouvoir se rendre compte de l’impact environnemental que provoque la création d’infrastructures et tout ce qui va avec. Des éléments qui devrait vraiment être pris en compte dans les calculs pour donner des résultats fondés sur une base plus réaliste et donc plus juste.

Adapter les solutions aux circonstances

Pour faire un point plutôt bref :
- 34 % des 150 vols court-courriers les plus fréquentés dans l’Union européenne disposent d’une alternative ferroviaire qui leur propose des différences de moins de six heures.
- Seulement 27 %, sur les 150 vols les plus fréquentés dans l’Union européenne disposent d’alternatives directes en train de nuit en 2021. Ce point est crucial a être retravaillé pour pouvoir continué de faire des proposions de trajet en train.
- 30 des 150 vols les plus fréquentés dans l’Union européenne ont pour destination et/ou pour origine la France, soit 1/5.
- Il existe une alternative ferroviaire de moins de six heures pour près de la moitié (47,5 %) des 40 vols les plus fréquentés qui ont pour destination et/ou pour origine la France.
Compliqué de relier Paris et Johannesburg autrement que par un vol long-courrier. Cependant pour les vols courts-courriers et moyens-courriers il est tout a fait possible de remplacer ces trajets aériens par s’autres moyens de transports plus “propres”. Ainsi vous pouvez commencé à revoir vos trajets habituels en avion ou la voiture pour tester InterRail par exemple, et limitez votre empreinte écologique !
De nombreuse destination en Europe sont parfois insoupçonnées et à présent disponibles en train grâce à leur ligne spécifiques :

- Le Flåmsbana, relie l’extrémité de l’Aurlandsfjord jusqu’à la gare de montagne de Myrdal (Par conséquent, la ligne de Flåm est elle-même reliée à celles de Bergen et d’Oslo en Norvège.)
- L’Orient Express ou Interrail, de Paris à Istanbul
- Bernina express, de la Suisse à L’Italie
- La West Highland Line, en Écosse
- Le Transsibérien, de Moscou à Vladivostok
- L’Eurostar, de Londres à Paris (GDN)
Bien évidemment, la durée de déplacement ne sera pas la même et cela reste l’un des principal critère de sélection du mode de transports pour les voyageurs.

Comment calculer l’emprunt de carbone par nous même ?

Pour le train, les données de la SNCF pour l’année 2020 indiquent 1,374 kg environ de CO2 par passager (distance 793 km), qu’on arrondit à 1,4 kg pour plus de lisibilité.
Le résultat de ce calcul est simple : 79 / 1,4 = 56. Cela signifie que pour ce trajet Toulouse-Paris, le passager en avion émet 56 fois plus de CO2 que celui en TGV.
Ainsi, pour être équivalent aux émissions de l’avion, le nombre de passagers du TGV devrait être 56 fois plus faible.
L’ADEME, partenaire de TaxyMatch, vous propose un service de comparateur d’émission de carbone sur les différents types de transports selon vos trajets.

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