Les trains de nuit font leur retour en France et c'est pour le mieux !

Le 03.02.2021

Les trains de nuit existent depuis le XIXème siècle, certaines lignes mythiques comme l’Orient-Express, reliant Paris et Constantinople, en ont fait la légende. Entre 1930 & 1970, des lignes de trains de nuit assurent le transport entre les capitales européennes. Malheureusement cette époque est révolue… mais pour combien de temps ?

Les trains de nuit : de l’histoire ancienne…

Avec des lignes interconnectant les capitales européennes, le train de nuit a régné sans partage durant des dizaines d’année sur le vieux-continent. Mais cette domination a pris du plomb dans l’aile avec le développement massif de moyens de transports alternatifs, plus rapides ou moins coûteux :

Au profit de son cousin, le TGV

Concurrent direct, le TGV bat le record du monde de vitesse passant les 380 km/h en 1981. La fréquentation des lignes à grande vitesse double entre 1980 et 1990, passant de 20 à 40 millions d’utilisateurs. Et cette transition a ses raisons… le gain de temps est pharaonique : Paris – Lyon passe de 3h40 à 2h en 1982. Ce gain est renforcé par la compatibilité des rames avec le réseau classique, permettant, par exemple, d’atteindre Nice en 6 heures ou Toulouse en moins de 4h30. Depuis, le réseau à grande vitesse n’a cessé de s’étendre reliant Rennes, Bordeaux, Montpellier, Marseille, Lyon, Lille et Strasbourg à Paris sans passer en dessous des 270km/h. De même, des lignes internationales ont vu le jour. On compte parmi ces lignes la Suisse avec TGV Lyria, l’Allemagne la Deutsche Bahn, la Belgique et les Pays-Bas (et le nord de l’Allemagne) avec le Thalys, le Royaume-Uni avec l’Eurostar, l’Italie avec la SNCF et Trenitalia depuis 2021 (retrouvez notre article sur l’ouverture à la concurrence du réseau ferroviaire français ici) ou encore l’Espagne avec la coopération entre la SNCF et Renfe.

L’explosion de la voiture

Un autre facteur de disparition des trains de nuit est la démocratisation de la voiture en France. En effet, l’automobile se développe dans l’après-guerre et progresse rapidement. Les coûts baissent et les productions s’optimisent. Ce développement coïncide avec les 30 glorieuses ayant permis cette démocratisation. Le parc automobile mondial triple durant cette période et atteint les 300 millions de véhicules en 1975. Les infrastructures adéquates apparaissent au fil des années dans un cadre de reconstruction massive d’après-guerre. Alternative privée et confortable, en plus d’être peu coûteuse, la voiture s’impose progressivement comme habitude chez les Français.

Découverte d’un nouveau moyen de transport : l’avion

Jusqu’alors réservé aux plus riches, au transport de courrier, de marchandises ou de transport militaire, l’avion prend un tournant entre 1950 et 1975. L’apparition des turboréacteurs permet de les faire aller plus, d’emporter plus de passagers, et d’être plus fiables. Le transport aérien devient alors plus accessible. Cette évolution est suivie par l’arrivée progressive des compagnies aériennes low-cost qui casse tous les prix en proposant des services minimums. Cette apparition rebat les cartes du transport aérien en tirant les prix vers le bas et en s’adressant à une cible bien plus large. Le nombre de voyageurs à l’échelle mondiale a été multiplié par deux tous les 15 ans, passant de moins de 500 millions en 1973 à plus de 3,5 milliards en 2016. Ces nouveaux moyens de transport ont conduit à la disparition progressive des trains de nuit. A tel point que fin 2017, il n’existait plus que 2 lignes en France.

Mais peut-être aussi d’avenir !

Alors que les enjeux et les conséquences climatiques prennent de plus en plus de place, les acteurs publics et du transport, cherchent des solutions. A l’heure où le secteur du transport représente 31% des émissions de CO2, le train apparaît forcément comme une solution idéale, puisque polluant 50 fois moins qu’une voiture et 80 fois qu’un avion.

Des lignes déjà réouvertes…

Alors finalement les politiques opèrent un demi-tour. Et dès 2018, les premières réflexions pour relancer les trains de nuit sont émises. Ainsi les lignes Paris – Gap – Briançon et Paris – Rodez / Latour de Carol / Cerbère, les 2 ayant été maintenue bénéficient d’un investissement de 44 millions. En parallèle, les lignes Paris – Nice passant par Marseille, Toulon, Les Arcs, St-Raphaël, Cannes et Antibes ainsi que Paris – Tarbes – Lourdes sont relancées depuis décembre 2021. Cette relance fait suite à un investissement de 100 millions d’euros pour la modernisation des rames et pour la gestion des infrastructures. Cette reprise des trains de nuit se poursuit également à l’international avec la création d’une ligne Paris – Vienne, s’arrêtant à Strasbourg, Munich, Salzbourg, Linz, et St Pölten en environ 15h. Le rythme est de 3 allers-retours par semaine.

Et d’autres en prévision !

L’Etat souhaite aller plus loin (de nuit !). Dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités, une étude a été conduite pour déterminer les intérêts de cette offre. Le rapport qui en est issu suggère la création de 10 lignes qui pourraient avoir un intérêt fort dans le cadre des TET (Trains d’Equilibre des Territoires). La première de ces lignes qui pourrait voir le jour est celle entre Paris et Aurillac. Sa mise en place pourrait avoir lieu durant l’année 2023. Mais cette volonté d’élargissement du réseau de trains de nuit ne se limite pas à l’échelle nationale ! Les acteurs nationaux français (SNCF), allemand (Deutsche Bahn), suisse (les Chemins de Fer fédéraux suisses) et autrichiens (ÖBB) se sont mis d’accord pour construire cette offre internationale. Ce sont 4 nouvelles lignes qui sont prévues à l’échelle européenne avec : - Zurich – Rome en décembre 2022 - Paris – Berlin en décembre 2023 - Bruxelles – Berlin en 2023 - Barcelone – Zurich en décembre 2024 Des évolutions majeures sont donc à prévoir, d’autant que le réseau ferroviaire français est dorénavant ouvert à la concurrence et d’autres acteurs pourraient chercher à développer des offres complémentaires de train de nuit !

Mais finalement, pourquoi prendre un train de nuit ?

Le train de nuit a de multiples avantages ! Financier, environnemental, mais aussi peut-être de temps !

Une offre plus accessible

Les petits tortillards sont plus lents assurément… mais ils sont aussi moins cher ! Les tarifs dépendent de la classe choisie : - Siège inclinable à partir de 19€ - Une couchette de 2nde classe à partir de 29€ - Une couchette en 1ère classe à partir de 39€ Le service SNCF offre différentes possibilités : - Mise à disposition d’un sac de couchage et d’un oreiller par couchette ainsi qu’un « kit de nuit » - Possibilité de commander des snacks - Service de réveil pour être sûr de ne pas finir au terminus ;) - Possibilité d’emmener un vélo en moyennant 10€ Ces tarifs sont bien inférieurs à ceux des TGV d’autant qu’ils permettent d’économiser une nuit d’hôtel ! Mais attention, comme il y a encore peu de trains (1 par jour), les places se remplissent vite alors anticipation est de mise pour obtenir des tarifs avantageux.

Plus efficace

Dormir en se déplaçant, si ce n’est pas magique ? Vous passez plus de temps dans un train, oui, mais vous en perdez sans doute moins ! Vous arrivez sur place en début de journée en ayant bien dormi, prêt.e à entamer une belle journée à destination. Le confort fait partie du service grâce aux éléments mentionnés plus haut.

et (éco)responsable !

50x moins polluant que la voiture, 80x moins que l’avion, le train de nuit est un modèle en son genre ! Et aujourd’hui, alors qu’il est nécessaire de changer nos habitudes et aller vers plus de sobriété, pour atteindre le net zéro carbone, c’est un petit changement simple mais efficace. La situation du train de nuit est donc en pleine mutation après un revirement massif, il n’y a plus qu’à espérer que le changement se poursuive dans la bonne direction et qu’en se réveillant demain dans notre couchette, nous ouvrions les yeux sur un réseau vaste, efficace et confortable ! Et après avoir partagé une cabine, nous vous proposons de partager votre taxi ou VTC ! Retrouvez tous les détails de notre offre économique, écologique et responsable ici.

 

Source : https://www.ecologie.gouv.fr/train-nuit

 

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