Uber à Genève, c'est terminé ?

Le 07.06.2022

Une fois n’est pas coutume mais Uber à Genève, semble confirmée la tendance du « traitement social » des chauffeurs des plateformes de VTC.

Les chauffeurs Uber à Genève considérés salariés

Le tribunal fédéral a tranché. La plus haute autorité judiciaire a rendu son verdict concernant la qualification des chauffeurs ou des coursiers en général en précisant la nature de la relation qui lient ces travailleurs aux plateformes. A Genève, les chauffeurs Uber et donc l’ensemble des plateformes de mise en relation de chauffeurs ou coursiers avec des passagers ou restaurants/consommateurs, sont bien considérés comme des salariés.

Un modèle Uber remis en cause à Genève et ailleurs ?

À travers la planète mais surtout en Europe pour le moment, les différentes plateformes de chauffeurs comme Uber à Genève ou des livraisons comme Deliveroo en Espagne sont sommées de modifier leur modèle social et donc économique. En effet la requalification de la relation entre les plateformes et les travailleurs en contrat de travail implique une prise en charge de coûts par les plateformes. Notamment ceux liés aux congés payés et à la sécurité sociale, retraite etc.

C'est également une gestion des travailleurs qui est très différentes et la simple hausse de coûts pour Uber à Genève n'est pas forcément la difficulté la plus forte. En effet un salarié a plus de droit qu'un travailleur indépendant, par définition et peut générer des tensions voire des grève au sein même des plateformes avec des représentants des personnels.

Ce sont des évolutions sociales. Uber à Genève se défend d'une volonté des chauffeurs de rester indépendants. Le tribunal fédéral n'est pas intéressé par ces considérations qui considèrent de base qu'il s'agit de salariés, même si ces chauffeurs ont une volonté inverse.

À Bruxelles il y a quelques mois, Uber avait été invité à quitter le territoire. Des manifestations de chauffeurs qui craignaient perdre de l'activité avaient fait reculer Bruxelles en acceptant une période de transition en faveur d'Uber.

Tout n'est donc pas blanc et noir, contrairement au logo d'Uber !

Le cas Uber Genève pourrait-il arriver en France ?

Tout autour de nous on peut observer des remises en questions des modèles sociaux des plateformes de chauffeurs, livreurs mais pas que. En effet avec pandémie et la reprise de l'activité, c'est tout le secteur du transport qui est mis à mal, avec des difficultés croissantes pour trouver du personnel, de la même manière que pour le secteur de l'hôtellerie ou celui de la restauration. Alors la relation d'indépendant ou de salarié n'est peut-être pas la source du problème pour permettre aux travailleurs d'exercer dans des conditions satisfaisantes. Salarié ou indépendant, finalement les entreprises ont toutes les peines du monde à "recruter".

Et si la difficulté venait d'une rémunération trop faible par rapport à l'effort demandé ? Est-ce que dans nos pays voisins, les difficultés pour recruter dans ces secteurs sont inexistantes, remettant en cause notre système social ? Ou bien nous sommes en pleine transition, où chacun se cherche et ni les employés, ni les employeurs, ni les indépendants, n'ont trouvé plateforme à leur volant !

 

Le rôle de la pandémie

N'oublions pas que les différents confinements ont modifié les priorités de nombreux citoyens et leur manière de travailler. Uber à Genève n'est peut-être qu'un exemple supplémentaire de remise en cause de modèle social mais les pandémies sont bien plus dévastatrices et les technologies proposées par ces plateformes, aussi bien chauffeurs que livreurs, pourraient connaître à nouveau un beau succès et les autorités pourraient être bien moins regardantes si les solutions pour le plus grand nombre venaient à cacher les difficultés des quelques chauffeurs-livreurs. Uber Genève par exemple, ce sont quelques personnes concernées. Mais pour combien de passagers transportés ? Ces solutions de mobilité répondent à un besoin, sinon il n'y aurait pas autant d'utilisateurs.

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