Quel avenir pour les trottinettes électriques ?

Le 06.02.2023

La trottinette électrique : plus légère qu’un vélo, moins encombrante et donc plus facile à transporter. Elle offre la satisfaction pour les utilisateurs de pouvoir rouler à l’air libre sans peur d’embouteillage. Elle présente à elle seule la possibilité d’utiliser les trajets piétons, mais aussi automobiles (en prenant soin de bien respecter le code de la route).
Cependant tous ce système très plaisant pour les utilisateurs se voit être remis en cause depuis quelques mois pour de nombreuses causes.

Tous les points de ce transport électrique tendance

Un marché en pleine expansion

De plus en plus de Français ont opté pour la trottinette électrique. Elle est devenue le moyen de locomotion n°1 en France en terme de mobilité électrique. Avec la crise sanitaire, ce phénomène s’est amplifié, avec une nette préférence pour les équipements électriques. Sur la trottinette partagée, les opérateurs, Lime, Dott ou Tier notamment, revendiquent aujourd'hui plus de 400.000 utilisateurs uniques.
Malgré les pertes importantes, l’engouement autour de ce nouveau concept de “mobilité partagée électrique“ était tel qu’un rapport du cabinet de conseil BCG prévoyait un marché global de 40 à 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2025. Dont 12 à 15 milliards en Europe.

Ces derniers relevés datent de près d’un an pour les trois acteurs majoritaires en France, dont Lime (523 millions de dollars en avril 2021), Dott (62 millions d’euros en début 2022) et Tier (200 millions de dollars en octobre 2021).
En 2021, 908 000 unités ont été vendues dans l'Hexagone, contre 640 000 l'année précédente, soit un chiffre en hausse de 42 %. Après un bond de 50% en 2021, les ventes de trottinettes électriques ont sans doute dépassé le cap des 400millions d’euros en 2022. On pourrait approcher du million de trottinettes vendues en France en 2022.
- 33% des Français ont déjà utilisé une trottinette électrique

- 27% des Français envisagent un achat d’ici les 6 prochains mois (contre 22% en 2021) pour eux-mêmes ou pour leurs proches
- 83% des Français ne souhaitent pas dépasser 500 euros
Voici la part des ventes de trottinettes selon le canal de distribution :

- 39% en grandes surfaces spécialisées
- 33% en e-commerce et places de marché
- 15% en grandes surfaces alimentaires
- 7% en enseignes multisports
- 6% en magasins indépendants

Les grandes villes semblent avoir pris des décisions

Les trottinettes électriques en libre-service ont pris possession de la ville de Paris au coeur de l'été 2018 sur un vide juridique. Elles ont été adoptées rapidement et leur usage n'a cessé de progresser depuis. Depuis cette mise en place, plusieurs villes françaises et étrangères les ont déjà bannies.
Cependant depuis la Mairie de Paris a pris la décision de les immatriculer et souhaite que les Parisiens se prononcent par votation le 2 avril 2023. Le but est de savoir si les habitants sont pour ou contre le maintien des trottinettes en libre-service. Selon une enquête IPSOS commandée par les trois opérateurs, 70% des Parisiens se disent favorables à "une régulation (actuelle ou renforcée) du service, plutôt qu'à une interdiction pure et simple des trottinettes électriques partagées“. Parmi eux, les 18-34 ans sont majoritaires à 83% à être favorables au maintien des trottinettes dans la Capitale.
Dès 2019, au moment où elles se popularisaient, la communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest bannissait les trottinettes électriques en libre-service. Celle-ci inclut huit communes franciliennes : Boulogne-Billancourt, Chaville, Marnes-la-Coquette, Vanves, Issy-les-Moulineaux, Ville-d’Avray, Meudon et Sèvres.
A Marseille, les trottinettes électriques bientôt interdites ?

Dans la cité phocéenne, le stationnement anarchique des trottinettes électriques en libre-service exaspèrent les riverains et la mairie. Ces engins à batterie sont apparus en 2019 dans la ville et ont connu un réel succès, encore plus dans les quartiers les plus touristiques de la ville. On estime alors 4,5 millions de trajets au guidon de ces engins à Marseille en 2022.
La ville a su créer 400 emplacements dédiés à ce nouveau mode de transport pour optimiser au maximum la gestion des stationnements.

Cependant depuis quelques années cette gestion est devenue catastrophique à Marseille, avec des engins souvent abandonnés n’importe où. La mairie a même envoyé une fourrière en décembre dernier pour faire le ménage.
Villeurbanne, en banlieue de Lyon, a également interdit la circulation de ces engins sur son territoire. De plus, récemment une règlementation a été mise en place. Vous ne pourrez plus utiliser une trottinette électrique en libre-service si vous habitez à Lyon et que vous êtes mineurs. Cette décision coup de point de la préfecture est en une première en France. Dorénavant, il faudra présenter un justificatif d’identité lors des contrôles pour prouver que l’on a plus de 18 ans.
Nice quand a elle n’a jamais autorisé les trottinettes électriques, tandis que Lime n’avait eu droit qu’à trois jours d’exploitation à Toulouse.

Montélimar les a bannis des rues piétonnes. Des villes étrangères comme Barcelone, Valence et New York les ont entièrement interdits.

L’inquiétude des grosses têtes du marché

L’inquiétude ne cesse de croître pour les acteurs du marché qui s'inquiètent d'une désaffection et pire d'un scrutin qui déciderait de leur exclusion de Paris, un très gros marché pour eux.
Les salariés des trois opérateurs de trottinettes en libre-service à Paris se sont mobilisés ce mercredi 11 janvier 2023 devant l'hôtel de ville. Ils travaillent tous pour le top 3 des entreprises de trottinettes électrique en libre service : Dott, Lime, ou Tier. Ces salariés demandaient tous une seule chose : être reçus par la Mairie. Ils souhaitaient obtenir une discussion avec leurs employeurs depuis fin septembre, pour améliorer le service.
Nassim Redjem, représentant des salariés de Tier explique que les salariés ont "besoin de savoir ce qui va se passer avec la Mairie. On est dans l'incertitude. Nos collaborateurs sont inquiets, ils viennent le matin avec la boule au ventre. On a peur".

“Au total, avec les trois opérateurs 800 personnes, voient leur emploi menacé et 15000 trottinettes sont en sursis" poursuit-il.

Accident et environnement, 2 points désastreux pour ces modes de transports tendances

La sécurité routière a rapporté que les trottinettes électriques ont fait au moins 27 morts en 2022, contre 22 en 2021 et 7 en 2020. Le Journal du dimanche a de son côté estimé que les trottinettes électriques avaient fait 6 000 blessés en 2022. La sécurité routière n’a quand a elle pas confirmé ce chiffre.
La maire de Paris, Anne Hidalgo estime aussi que ces véhicules n’ont rien d’écologique et pointe du doigt les conditions de travail des employés des opérateurs, estimant que ceux-ci s’avèrent très mal protégés.
En effet, elles ont besoin d’être rechargées et le déplacement jusqu’aux bornes de recharge additionnée à la recharge elle-même, engendre un coût extrêmement élevé en termes d’environnement. 40% du total des 125 grammes est utilisé à cette gestion quotidienne.
La trottinette électrique ne pollue pas durant son usage. En effet, elle n’émet aucun CO2, ni substance polluante pendant, sauf quelques particules lors du freinage. L’émission se produit à partir de la phase de charge de la batterie. Par conséquent, la trottinette devient polluante pendant le repos.
On estime qu’une trottinette électrique émet jusqu’à 60 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre parcouru. Ce chiffre monte jusqu’à 150 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre pour les trottinettes électriques partagées en libre accès. Selon un article du Point, à Paris, les trottinettes “partagées“ auraient ainsi émis 13 000 tonnes de gaz à effet de serre supplémentaires par an.
D'après une étude menée à l'échelle de Paris, une trottinette électrique partagée de deuxième génération émet toujours six fois plus de CO2 par km que le métro. Elle pollue certes, trois fois moins qu'une voiture. Une voiture émet en moyenne 132g CO2/km contre 0,11g CO2/km pour une trottinette électrique. Seulement une petite partie des trajets effectués en trottinette aurait été fait en voiture, taxi ou bus.
Il serait donc plus écologique d’être propriétaire de sa trottinette électrique pour minimiser toutes ces émissions de carbone peu nécessaires.

En effet, Jocelyn Loumeto Ndouzi Délégué Général de la Fédération des Professionnels de la Micro Mobilité, estime l’espérance de vie de ces engins à environ trois ans pour les modèles d'entrée de gamme, et quatre ans pour les modèles supérieurs. Quant aux propriétaires, ils prennent plus soin de leur trottinette et du coup sont moins exposées au vandalisme, ce qui rallonge de quelques années son espérance de vie.
Cependant, il a été démontré que les détenteurs de trottinettes électriques ont plutôt tendance а comparer coût d'achat et de réparation, et ne réparent que les modèles entre 400 et 600 euros.
Si la fabrication des trottinettes destinées à la vente aux particuliers a un impact quasi identique à celle de leurs cousines en accès libre, l'absence d'un service de ramassage pour les charger et les entretenir crée un réel écart sur l'impact environnemental. Ce service en moins creuse un réel écart sur la différence d’emprunt de carbone entre les propriétaires et les usagers ponctuels de trottinettes électroniques.

Surtout une étude réalisée auprès d'un échantillon de 600 usagers а l'appui, le délégué de la FPMM affirme que 47% des nouveaux propriétaires de trottinette ont délaissé leur voiture pour leur trajet domicile-travail quotidien. 67% eux l’utilisent en multimodal (en complément d'un autre mode de transport: bus, train, métro…).

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