Les avis de l’ADEME sur les voitures électriques et bornes de recharge

Le 17.10.2022

Le marché du véhicule particulier est en plein développement et entame une phase d’électrification massive. Si l’électrification du parc (actuellement constitué de près de 40 millions de véhicules en France) est l’un des leviers incontournables pour atteindre la neutralité carbone en 2050, elle n’est pas suffisante pour que cette transition soit pleinement efficace aux plans environnementaux, sociaux et économiques.

 

Comment inciter les conducteurs à opter pour ce mode de transports plus durable ?

L’impact environnemental d’une voiture électrique contre celui d’une voiture standard

La substitution des carburants fossiles (hydrocarbures) par l’électricité permet de réduire considérablement les émissions de carbone à l’usage (d’un facteur 10 pour une recharge à partir d’électricité à faible contenu carbone comme c’est le cas en France). Au fil des kilomètres, cet avantage permet d’abord de “rembourser” la dette carbone initiale comparée à son équivalent thermique, puis de réduire fortement les quantités de gaz à effet de serre générées par la conduite du véhicule.
Ainsi, sur l'ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique roulant en France, a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d'un modèle similaire thermique, à condition que sa batterie soit de capacité raisonnable. Il convient de choisir un modèle aussi léger et efficace que possible, dont la consommation réduite permet une bonne exploitation de la capacité de batterie installée.
Ainsi, par ses choix, l’usager d’un véhicule électrique peut contribuer à limiter l’impact sur le réseau électrique, mais aussi l’impact environnemental de son véhicule et contribuer ainsi au déploiement des énergies renouvelables. L’usager peut avoir un impact positif en optant pour un dimensionnement de son véhicule et de son installation de recharge au plus proche de ses besoins quotidiens. Pour obtenir plus d’informations sur les transports électriques de manière plus globale nous vous invitons à consulter notre article : Les transports électriques omniprésents dans nos grandes villes

Sur le point de vu financier

Le coût d’investissement d’un véhicule électrique pourrait, selon les industriels, baisser jusqu’au même niveau que celui d’un véhicule thermique d’autonomie comparable, et atteindre cette «parité» des coûts d’investissement entre 2025 et 2030. Cette date est toutefois très dépendante des évolutions des coûts de la batterie sur lequel beaucoup d’incertitudes subsistent. Sur sa durée de vie, le coût complet d'un véhicule électrique doté d’une batterie d’environ 60 kWh est inférieur à celui d'un véhicule thermique comparable dès aujourd'hui. A noter que le prix de revient en électricité pour réaliser 300 km est à l’heure actuelle d’environ 10€ en charge normale à domicile et de 40€ en charge rapide (pour 30€ environ en mode thermique).
Cependant, sur toute sa durée de vie et malgré un coût d’investissement encore supérieur, le coût complet d'un véhicule électrique rechargé à domicile est équivalent, voire inférieur à celui d'un véhicule thermique. Ainsi, il a été démontré que le coût complet sur 15 ans d’un véhicule électrique « compact » avec une batterie de 40kWh est de 8000€ plus faible que son homologue essence. L’analyse du marché montre que pour un usage donné, la consommation électrique peut varier dans un rapport de 1 à 2.5 selon la taille et le poids du modèle, ce qui souligne l’importance du choix d’un véhicule adapté à son propre besoin (une faible consommation permet une autonomie supérieure) et privilégier les véhicules légers.

Optimiser les conditions pour des déplacements bénéfiques pour l’écologie

Le réseaux des bornes de recharge

En France métropolitaine, le réseau de bornes de recharge compte au 1er septembre 2022, 69 428 points de recharge ouverts au public, soit une moyenne de 1 point de recharge pour 1 000 habitants ou 1 point de charge pour 14 véhicules. Près des deux tiers sont situés en voirie ou en parking public. Même si ce réseau présente un taux de croissance important (+49% en un an), le manque « perçu » de bornes de recharge sur le territoire reste un frein majeur au déploiement de l’électromobilité.
A noter également que les prix de recharge sont différents selon la puissance électrique disponible à la borne. Aujourd’hui, les prix plus élevés des recharges ultra rapides sur autoroute créent une inégalité d’accès à la recharge rapide, qui n’existe pas sur les carburants conventionnels. Les prix de vente au kWh sur bornes de recharge ultra rapides sont de 3 à 4 fois plus élevés qu’à son domicile. Il est donc nécessaire de favoriser la recharge à domicile et en entreprises et le déploiement d’un réseau étendu de bornes de recharge simples et robustes de puissance «normale».
Un projet est en cours de développement pour faciliter le déploiement de ce réseau de mobilité électrique. Il s’agit de privilégier la construction de bornes de recharges associées à des ombrières photovoltaïques.

Un point crucial à retravailler

Les voitures électriques qui semblent être une aubaine pour l’écologie ont cependant un gros point négatif qui pourrait leur être fatidique. On parle bien sûr de la batterie. En effet, une batterie de véhicule électrique est considérée en “fin de vie mobilité” lorsque son vieillissement a réduit sa capacité de stockage initiale de 20 à 30%.
Pour obtenir un intérêt environnemental optimal il convient de choisir un modèle aussi léger et efficace que possible, dont la consommation réduite permet une bonne exploitation de la capacité de batterie installée. Une batterie typique de < 60 kWh, permet jusqu’à 450 km d’autonomie homologuée sur une berline compacte. À contrario, un véhicule plus grand dans le style d’un van offre une autonomie réduite, ce qui nécessitera une plus grosse batterie. Sur ces véhicules qui nécessitent une batterie d’une plus grande puissance, l’énergie hydrogène leur serait utile. Malheureusement, le réseau hydrogène pour se recharger est quasi inexistant.
Ainsi obliger tous les véhicules thermiques à passer à l'électrique pour pouvoir accéder aux ZFE pourrait s'avérer contre productif, ces zones étant souvent touristiques avec des besoins en vans taxis ou Vtc, véhicules lourds nécessitant des batteries de forte puissance. Tout n'est pas à jeter dans le thermique et comme souvent, l'abus est mauvais pour la santé, l'électrification des véhicules n'y dérogeant pas.
Article inspiré de Avis de l'ADEME sur les voitures électriques

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